Les Français disent du mal de Talbot…

 

L'atelier de Talbot à Reading en Angleterre

 

" Il faut en convenir, la photographie de Talbot ne se révélait pas au monde avec les mêmes attraits, avec la même coquetterie qui séduisaient au premier abord dans la plaque daguerrienne. Elle n'avait pas pour elle l'appui des noms les plus illustres de nos corps savants (*) ; semblable à la pauvre Cendrillon, elle était délaissée de tous, et c'est à peine si, en passant, on daignait jeter un regard de pitié sur ses vêtements sombres et vergetés de taches. Cependant, à travers la gaucherie et le négligé de la débutante on pouvait déjà deviner des beautés d'un ordre supérieur qui en se manifestant dans tout leur éclat, devaient faire trembler sa rivale préférée et lui arracher un jour le sceptre de la vogue. On se souvient encore de l'enthousiasme qui se produisit à l'apparition des premières épreuves lancées dans le public par M. Blanquart-Evrard " E de Valicourt dans le manuel Roret précédemment cité

 

La langue n'est-elle pas admirable ?

 

(*) Le fait que Talbot ait breveté son invention fit que contrairement au procédé de Daguerre rendu public, il n'y eut personne pour améliorer le procédé, avant ce négociant Lillois, qui par sa méthode aussitôt rendue publique, obtint une transparence du papier négatif permettant enfin un espoir de développement du procédé négatif positif qui, très vite, dès que le verre fut utilisé comme support de la couche sensible, allait définitivement détrôner le procédé de Daguerre et permettre à l'infini la reproduction d'une même image issue d'un négatif unique.

 

Nous en reparleront à propos de l'invention du procédé au collodion… (à suivre…)