Méthode simplifiée de photocollographie ( le petit photographe, avril 1904)

La photographie aux encres grasses est aujourd'hui à la portée de l'amateur. Elle ne demande pas un outillage spécial, si ce n'est quelques plaques de zinc et un rouleau à encrer, le tout du prix de quelques francs. II n'est pas un opérateur un peu adroit qui ne soit absolument sûr de réussir en suivant les formules et indications ci-après.

On a donné le nom de Photocollographie au procédé dont il s'agit. Il est aujourd'hui d'une remarquable simplicité et fournit néanmoins des épreuves rendant avec beaucoup de finesse toutes les demi-teintes et les détails du négatif.

photocollographie, phototypie

Execution de la planche. - Préparer la solution suivante :

A- Eau : 100 g, Gélatine : 12 g, Sucre : 1g

La gélatine coupée en morceaux est mise à gonfler dans la quantité d'eau indiquée ; au bout de 3 heures, on ajoute le sucre, et on fait fondre au bain marie, à une température de 45 à 50°.

Cette solution filtrée est ensuite versée dans une cuvette en porcelaine mise au bain marie à 55 ou 60°C.

On choisit ensuite du bon papier parcheminé qui est mis à flotter durant 3 à 4 minutes sur le bain de gélatine. Au bout de ce temps, on relève lentement la feuille parcheminée que l'on étend, couche en dessus, sur une surface plane, jusqu'à ce que la gélatine ait fait prise.

On opère ainsi pour un certain nombre de feuilles jusqu'à épuisement du bain.

Les feuilles gélatinée sont ensuite suspendues dans un endroit aéré. Une fois sèches, les feuilles sont serrées dans un carton à l'abri de l'humidité.

Pour l'utiliser, on sensibilise ce papier de la manière suivante :

B- : Eau 100 g, Bichromate de potassium 4 g

Cette solution, filtrée, est versée dans une cuvette en porcelaine. Les feuilles parcheminées sont étendues à la surface de ce bain, la gélatine en contact avec le liquide pendant trois minutes environ. Laisser égoutter la feuille quelques instants, puis la poser gélatine en dessous sur une glace talquée. L'excès de liquide est chassé au moyen d'un buvard ou d'une raclette.

Mettre à sécher dans l'obscurité. Une fois sèche, la feuille se détache toute seule du support.

Il est bon de n'utiliser les feuilles bichromatées qu'au bout de deux jours. On ne les gardera pas plus de six jours.

chassis presse pour photocollographie

Ce papier est insolé au chassis presse sous un cliché, le côté sensible appliqué contre le cliché, on expose à la lumière diffuse jusqu'au moment où l'image apparaît bien distinctement sur le fond jaune du papier.

L'épreuve est maintenant lavée à l'eau ordinaire pendant 3 minutes pour la débarasser de l'excès de bichromate.

Posée dans une cuvette, gélatine insolée en dessus, on verse dessus la solution suivante : eau, 33 cl ; ammoniaque, 3 cl ; glycérine, 75 cl.
On laisse agir cette solution durant une heure.
En sortant de ce bain, la surface est essuyée avec précaution au moyen d'une éponge naturelle douce et de buvard.
Encrage de la planche, impression de l'image :
On fera adhérer le papier gélatiné impressionné à une plaque de zinc plane et polie qui sera frottée avec un petit tampon de flanelle imbibé d'une solution de cire dans l'essence de térébenthine. On mouille alors le dos de notre feuille avec une solution tiède de gélatine à 10 %, et on l'applique contre le zinc.
On encre ensuite l'ensemble obtenu avec un rouleau à encrer, d'abord avec de l'encre lithographique épaisse, ensuite avec de l'encre fluide.
presse photocollographie On dispose ensuite au-dessus un cache destiné à préserver les marges, puis au-dessus encore la feuille destinée à recevoir l'image, et encore par dessus une feuille de papier de soie, puis une plaque de coton cardé enveloppée d'une fine étoffe de soie.Le tout est alors disposé sous le plateau d'une presse à copier ordinaire. On donne la pression,on desserre la pression, et on renouvelle l'opératio autant de fois que l'on veut d'épreuves.

Donner à mes lecteurs des textes datant de plus de 100 ans sur une technique ancienne de reproduction de photographies pourrait n'avoir qu'un intérêt historique.
Il n'en est rien. La phototypie est toujours d'actualité. Voici de quoi vous combler :
 
1 - Ateliers de phototypie
- Lichtdruck-Kunst Leipzig e.V. - Nonnenstrafse 38 - 04429 LEIPZIG (ALLEMAGNE)
- http://www.lichtdruck.de
- Institut d Éditions d Art FRATELLI ALINARI, largo Alinari 15 - 50123 Florence, (ITALIE).
Possède deux presses phototypie, et imprime avec cette technique depuis le siècle passé.
- http://collotipie.alinari.it
- Item Editions - Rue Nicolas Roret 75000 PARIS (FRANCE)
- http://itemeditions.free.fr
- Imprimerie ARTE - 13 rue Daguerre 75012 PARIS (FRANCE)
- http://www.maeght.com
2 - Enseignement de la phototypie
- LYCEE LES IRIS de LORMONT - 33 (FRANCE)
Contribution à la réhabilitation d'un procédé d'impression ancien "la Phototypie".
- http://perso.numericable.fr/bquantin
3 - Les Maîtres d Art (Phototypie)
- Michel BERTRAND, phototypiste - lithographe, élève du Maître d'art phototypeur René REMER (France)
- http://www.maitres-art.com/presentation-maitredart.php?id=7
4 - Ateliers utilisant des techniques à la gélatine bichromatée
- ATELIER FRESSON (France) - Tirages photographiques au charbon direct
- http://www.atelier-fresson.com
5 - Sites abordant les techniques d impression
- MEMOIRES - Le site de référence de la peinture et des peintres belges des 19e et 20e siècles
- http://www.art-memoires.com
- Les Procédés Photomécaniques en France au 19ème siècle
- http://perso.club-internet.fr/jdlemoin/
6 - Sites abordant les procédés photographiques artisanaux
- Photogramme - ANVERS (Belgique). Vous y trouverez aussi, un catalogue en ligne très complet de produits chimiques
- http://www.photogramme.org/
 
7- pratique de la photoypie

 8-  Traité pratique de phototypie ou Impression à l'encre grasse ...

Vidal, Léon (1833-1906) - Traité pratique de phototypie ou Impression à l'encre grasse sur une couche de gélatine / par M. Léon Vidal,... - 1879 - monographies.