Le premier bébé photographié par Jean Poyet fut sa fille Marguerite, ci-dessus, dans les bras de sa Maman, Berthe, l'épouse de Jean Poyet, en mai 1898.
Il
était alors photographe à Paris, et ne savait pas
encore que les photos de son futur fils, Fernand, seraient prises
quatre ans plus tard à Epernay…
A cette époque, le bébé soigneusement
langé était photographié dans les bras
de sa mère, ou plus souvent de sa nourrice, car la photo
n'était pas encore entrée dans les
mœurs populaires.
Dans
l'une des boites contenant les photos de la Famille Poyet se trouvaient
ces deux plaques : deux prises de vue à quelques secondes
d'intervalle (voyez la position des doigts du
bébé). Un rapide maquillage du
négatif, y compris pour effacer les deux doigts de la main
gauche de la maman, et le tour est joué…
L'enfant
est tenu par sa nourrice, mais on devine qu'elle n'apparaîtra
pas sur le tirage. Le
maquillage est fait côté verre de la plaque
négative, à la gouache rouge.(on notera que le
tirage en positif transforme le rouge en bleu-vert...) La
photo a été prise le 1° avril 1906.
Prises
de vue n° 6005 et 6007 Pour
Madame Salmon Mercier, le 30 mars 1909, le bébé
est photographié dans les bras de sa nourrice, mais la
tablette et le coussin apparaissent. La nounou est là, gare
aux chutes…
Le bébé assis sur un cousin, chemise blanche et épaule dénudée. |
Non, ça n'a rien à voir avec les bébés, c'est juste pour montrer que la même sellette peut servir à autre chose qu'à exposer des bébés… Nous sommes à Epernay, non ? |
|
…ou le bébé tout nu, toujours sur la même tablette. A partir de 1919, la clientèle des bébés se renforce : 7, 30 % des prises de vue entre 1919 et 1922, léger fléchissement entre 1922 et 1924 : 6,95 %. Une nette remontée entre 1925 et 1927 à 9,33 % pour ensuite se stabiliser autour de 500 prises de vue par an sur près de 6000, et ce jusqu'en 1937, les clichés postérieurs n'ayant pas encore été enregistrés. Et sur beaucoup de prises de vue apparaissent les difficultés de cette pratique. Jean Poyet, d'après le témoignage de son fils recueilli en 1991, avait avec les bébés une patience à toute épreuve. Il photographia son dernier bébé quelques jours avant son décès en 1956, à 86 ans ! |
|
Le bébé façon bête sauvage, sur une fourrure.
Très souvent deux prises de vue sont nécessaires pour obtenir une expression" photogénique ". On remarque que c'est la prise de vue de droite qui a donné lieu à tirage : le bras préveneur de chutes est caché par maquillage ! |
|
Le bébé " plein hiver " (la photo a été prise en juin 1936...)
On notera le bras maternel évidemment maquillé au tirage ! |
|
Le bébé décidément mieux assis sans coussin qu'avec… |
|
|