- Ce 22 mars 1940, Jean Poyet utilise plaques de verre et films souples. Ce cliché n° 45 624 est pris sur support souple. L’image du personnage situé en haut à droite est particulièrement déformée,
- et bien sûr, je me suis demandé comment avait pu se former cette image, très allongée dans sa hauteur.
- La seule hypothèse plausible serait que le film a été fortement déformé par une courbure mettant le nez du personnage très en avant, et le cou tout comme le sommet du crâne très en arrière, autour
- d'un axe horizontal passantr par le nez. L’envie était forte d’essayer de reconstituer le visage « normal » de notre sujet, par un changement d’échelle verticale dans Photshop ou autre logiciel de traitement d’images...
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Nous
passons ainsi de 12 à 5 dans l’échelle
des hauteurs,
donnant à notre jeune homme un aspect nettement plus
normal...
Comment Jean Poyet s’en est-il sorti ? dans les clichés voisins, je n'ai pas trouvé de seconde prise de vue de ce même visage, et le négatif sur film, stocké depuis 71 ans est parfaitement plan... Ce jeune homme doit avoir plus de 90 ans à ce jour.
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- Ce phénomène de déformation d’image est bien connu, et n’a pas attendu l’arrivée de la photographie pour se manifester.
- C’est une anamorphose, autrement dit une image déformée qui, vue selon un certain angle semble reprendre des proportions correctes.
- On peut y mettre entre autres les trompe-l'œil que l’on peut voir sur des façades, mais aussi les signalisations routières peintes au sol , déformées pour être visibles depuis un véhicule en mouvement.
- Les peintres ont, bien sûr, devancé les photographes : le célèbre peintre Allemand, Dürer, compare l’anamorphose à un "art de la perspective secrète".
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Les Ambassadeurs de Hans Holbein le Jeune (XV°s) contient près de la base de la toile l’anamorphose d’un crâne qui ne peut être vu qu’en regardant le tableau en vue rasante depuis le coude du personnage de droite.
Les exemples d’anamorphoses sont innombrables, mais j’ai choisi deux dessinateurs et deux photographes pour illustrer le procédé
Maurits Cornélius Escher, l’un des plus grands dessinateurs du XX°siècle a énormément « joué » avec les perspectives...
. Allez visiter le site de ce dessinateur de rue exceptionnel ! http://www.julianbeever.net
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Georges Rousse, né en 1947 est d’abord peintre avant d’être photographe.
Il investit souvent des paysages industriels abandonnés, et dans l’exemple ci-dessus, crée une anamorphose d’un disque visible dans sa perfection circulaire d’un seul point précis de l’espace.
On imagine facilement que l’observateur se positionnant à quelques centimètres au-dessus du coin droit de l’image, ne verrait plus la partie gauche du disque, peinte perpendiculairement à la façade contenant l’escalier...
Ses tirages sont en général de grand format, 160 x 125 cm et il tire rarement ses créations à plus de cinq exemplaires.
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- Ces deux vues du même ensemble prises sous des angles différents montrant bien l’extrême complexité de la mise en place par le photographe anglais Dan Tobin Smith pour réaliser
- l’image anamorphique ci-dessus au centre. Il aime les lettres et a produit quantité d’images reposant sur ce même principe.
Vous voyez que le travail sur le fonds photographique Poyet peut nous éloigner d'Epernay et du passé...